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#17 – 2263 kilomètres plus tard… Acte 3/3

Dansons une dernière fois, vous et nous. La toute dernière sera une valse solennelle, un entrechat courtois. Pieds chaussés et résinés.

Résignés, nous ne l’étions pas. Lisbonne, en ligne de mire, nous promettait dépaysement et repos. Lisbonne, est une ville qu’un enfant de cinq ans peut aisément situer sur une carte, à moins qu’il ne confonde avec Barcelone et dans ce cas là, et seulement dans ce cas là, votre enfant est terriblement stupide. On sait où Lisbonne se trouve, mais qui peut me parler de la couleur de Lisbonne, de ses rues grimpantes, de son vieux port et de ses vendeurs de drogue aussi discrets qu’un père noel en plein été? Difficile de la décrire sans y être allé car Lisbonne n’est pas une de ses stars de télé dont le pont est mondialement connu. Non, de Lisbonne on ne connaît que le nom, ce qui lui confère aujourd’hui un air désuet, une santé économique aux apparences faiblardes et une richesse culturelle incroyable. Et pourtant, on sent qu’il s’y passe quelque chose, que la branchitude frappe aux portes et que demain, Lisbonne sera devenue une annexe du canal St Martin, un coin sympa où les nappes à carreaux seront de mise et où chacun y connaîtra une « petite boutique dans une petite rue… ». Et puis tant pis après tout, on l’aimera encore.

C’est donc ignorants que nous nous arrêtions dans cette petite capitale d’un million d’habitants. 2 jours, c’est court mais nous étions devenus experts de la visite fast-food. Le côté rétro des rues et des tramways nous font voyager dans le temps, à croire que nos pieds sont de véritables DeLorean. Ici, les vieilles lignes de tramway en spaghettis se sont rendues indispensables: le dédale des rues grimpantes l’ont plus que légitimé.

Lisbonne et son Barrio Alto (qui porte plus que bien son nom) font souffrir nos jambes et nos genoux. Quartier singulier aux visages pluriels. Au détour de chaque rue, il se réinvente. Ses bars et ses boutiques l’ont rendu branché, le lieu incontournable de tout lisboète qui se respecte; mais pas besoin de la nuit comme prétexte pour s’y balader, le jour s’y prête à merveille pour s’épancher dans les rues au calme entrecoupé de râles suffocants, ça grimpe on vous a dit.

C’est depuis les belvédères que l’on se rend vraiment compte de la situation géographique exceptionnelle de Lisbonne et de ses multiples facettes. Nous sommes faibles face au vide qui s’ouvre sous nos pieds, Lisbonne nous avale, je le sens, notre cœur en premier. Cette ville est un miracle, quoi d’autre? Comment expliquer qu’à ce moment-là, nous volons? Oui, nous volons – je veux le croire. Au loin, les monstres marins mécanisés nous appellent: « Viens-là ». Le voyage ne se terminera donc jamais? Alors j’arrive, nous arrivons.

« La conquête » n’est pas seulement le titre du film sur la victoire de Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle (6 mai 2007, gravé dans nos cœurs), c’est aussi l’histoire du Portugal. On a jamais été aussi proches de Vasco de Gama & Co’, pas seulement parce que nous avons honoré sa tombe d’une photo mais également parce que nous avons mis les pieds dans ce qui était le bastion inébranlable de l’embouchure du Tage. Et là, mon pote, c’est à te ramener illico presto en enfance. Pour les plus vieux, je rappelle que l’enfance est le stade de développement humain qui précède l’adolescence. Pour les vraiment plus vieux, je rappelle que l’adolescence est le stade qui précède l’âge adulte. Insolent. Poursuivons maintenant que les termes sont clairs. Cette Tour de Bélem donne une vue incroyable sur le Tage, on y voit les marins revenir avec leurs histoires sur le nouveau monde. Et dire que ce truc n’a pas bronché lors du tremblement de terre de 1755 alors qu’il a été déplacé de plusieurs centaines de mètres. On dira ce qu’on voudra sur les clichés, mais bon, les portugais et le béton font plutôt bon ménache.

Et puis, un monastère (dont le cloître est exceptionnel) et un musée (dont vous ne verrez rien) avant de quitter la Belle pour se diriger vers la fin.

Une fin royale, Porto. Sceller ce voyage par Porto est un don du ciel, une chance rare. Quelle ville! La deuxième du Portugal avec seulement 240 000 habitants – un village. Mais quelle âme! Sans aucun doute un coup de cœur. Je ne sais par où commencer, je ne sais de quoi parler. Peut-être parce que nous y sommes restés que peu de temps ou qu’en amour, la pudeur est de mise. Il y faisait si beau. Le ciel se reflétait parfaitement dans les eaux de la ville, chaque houache était scintillement et chaque mât, un appel au voyage.

Porto est aussi mondialement connue pour le vin qui porte son nom, ça méritait bien une visite de cave et une dégustation.

Et puis une fin en fanfare par la visite de catacombes et d’une église richissime, l’Eglise Sao Francisco dont l’intérieur est entièrement recouvert d’une fine couche d’or (500 kilos quand même). Quelle chance de s’y retrouver seuls, à quelques minutes de la fermeture. Les photos y sont interdites et sont malheureusement rares sur la toile.

Le voyage se terminait sur ces bons moments, nous regagnions Madrid avec une douce et heureuse fatigue. 2263 kilomètres au compteur. A ceux là, il faut ajouter ceux de Mérida, de Cacéres, de Trujillo, de Garganta la Olla. Et puis, n’oublions pas Tolède, Ségovie, Salamanque et L’Escorial. N’offensons pas non plus Cuenca, ni Valence et Saragosse. N’offensons pas ces villes et ces moments qui, quoi qu’il arrive, nous seront toujours si familiers. N’offensons pas l’Espagne et ce qu’elle nous a offert, n’offensons pas ceux qui nous ont toujours bien accueillis.

Un Merci à vous qui nous avez lus, merci pour vos mots, merci de nous avoir donné un moyen d’éviter d’oublier.
17 articles et 17 villes traversées.
Comme un signe. A l’aube de ses 18 ans, il s’éteint.

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#16 – 2263 kilomètres plus tard… Acte 2/3

Véritable feuilleton à suspens, tu attendais cette suite copain. Là voilà, que la danse continue. Et si on se prenait un deuxième verre?

Nous avons effectué une entrée fracassante dans Séville – littéralement. Deux piétons et un scooter renversés, le repos était mérité et le quartier de Santa Cruz s’y prête merveilleusement. Bucolique. Le blanc n’est plus à l’honneur et laisse place à des couleurs plus vives. Les ruelles, les patios et les fontaines sont en revanche toujours là. Bucolique bis.

J’aime à dire que nous violons parfois les villes. Séville fut une de nos victimes et pour tout vous dire, c’est tout à son honneur. En l’espace de 4 heures nous avions visité les deux monuments phares de la cité, à savoir l’Alcazar et la Cathédrale. Comment ne pas avoir en tête la beauté et la précision sans fin de l’Alhambra de Grenade quand on pénètre au sein de cet Alcazar sévillan? Comment échapper à la faiblesse de la comparaison? Pour ma part, je n’y suis pas arrivé et ma visite en a peut-être souffert. Comme un ado rebelle, j’étais blasé, le regard vide en prime et l’acné en moins. Il est pourtant beau cet Alcazar, fort bien bâti et conservé. Il a tout pour lui: de magnifiques patios, des pièces somptueuses, des plafonds comme on en fait plus et un sublime jardin. What else? Non vraiment, cet Alcazar est un George Clooney a lui tout seul. Heureux de revoir ces photos qui font rougir mes joues adultes de mon comportement adolescent.

Les cathédrales… nous devenons presque experts du sujet. Et pourtant, l’argent de l’Eglise ne cesse de nous surprendre. La Cathédrale de Séville, elle, nous surprend par sa taille. Large de 100 mètres et longue de 135 mètres avec une hauteur sous plafond maximale de 42 mètres, elle nous rappelle que nous ne brillons pas par nos centimètres.

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Sobre, l’architecture intérieure doit certainement s’effacer pour sublimer le retable central que nous n’avons pas vu en raison de sa restauration. En revanche, nous avons vu Christophe Colomb – ça a fait ma journée, je peux mourir en paix et rêver des Amériques ou des Indes selon le point de vue.

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Comme à notre habitude, nous n’avons pas pu nous empêcher de grimper tout en haut du clocher (ou de l’ancien minaret de la grande mosquée almohade auquel on a greffé un clocher pour rappeler que nous nous trouvons bel et bien dans une cathédrale). La grimpette (euphémisme quand elle équivaut à l’ascension de 36 petits étages) nous a montré l’autre visage de Séville, celui d’un petit village aux ambitions de métropole. Un dernier coup d’œil et nous filions en direction du Portugal à la découverte d’Evora pour y commettre un nouveau viol.

Evora… Uu premier aperçu tout en douceur, un amuse-gueule avant le plat de résistance. Evora c’est une petite ville tranquille classée de manière totalement éhontée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un titre peut-être pas volé pour qui sait prendre le temps de la découvrir et apprécier le temps qui s’y arrête. Nous, nous sommes jeunes et plein de vie alors ‘temps suspendu’ et ‘air désuet’ ne sont que balivernes. Au pas de course, des rues, des sapins écolos, un chien à la fenêtre, une université et des grimaces… Florilège.

Au petit matin, nous filions vers la cathédrale d’Evora (oui, une autre). Le temps d’avaler en vitesse un café et de se rendre compte par la même occasion que le portugais n’est pas qu’une histoire de ‘chh’ mais plutôt un mélange subtile de brouhaha aux sonorités à la fois espagnoles, italiennes et allemandes… et nous grimpions encore une fois en haut d’un clocher – une vraie passion transmise de génération en génération.

Evora fut finalement un amuse-gueule gastronomique… mais nous avions encore faim. Lisbonne et Porto sauraient-elles calmer nos ventres affamés?

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#15 – 2263 kilomètres plus tard… Acte 1/3

Et bien voilà. Chose promise, chose due. Félicitations à vous, vous avez exécuté la chorégraphie de Noël avec succès: les cadeaux ont (presque) tous plus, la dinde était parfaite quoi qu’un peu trop salée et cette année les discussions étaient emplies d’espoir pour 2014. Avant de danser à nouveau, prenez le temps de lire ces quelques mots – un verre de whisky à la main, les pieds sur le tapis persan et le crépitement du feu en fond sonore. Vroum, vroum, c’est parti mon kiki – on va parler bitume et cathédrale(s). Inaugurons ici une série de billets en trois actes, sobrement intitulée « 2263 kilomètres plus tard ».

Le point d’orgue de notre séjour en Espagne, l’Andalousie. Sans la connaître, nous l’aimions déjà. Comme un proche que nous n’avions pas vu depuis longtemps, elle nous manquait. Pour tout vous dire, l’Andalousie c’est notre mère, notre sœur, notre tante. La route fut longue, mais elle en valait la peine. Premier arrêt à Cordoue (la ville des cordonniers, sans blague: Cordouan = de Cordoue). Nous étions suréquipés pour cette première étape: trois couches de vêtement chacun dans une ville où l’été joue les prolongations. Ne nous plaignions pas, la visite en était d’autant plus agréable. A notre arrivée, les orangers nous accueillaient – belle mise en bouche.

L’Alcazar de Cordoue n’a pas un intérêt fou. Il permet toutefois de prendre de la hauteur sur la ville et d’apprécier la vue. Non vraiment, ce sont ses jardins, ses patios, ses fontaines et ses orangers qui viennent réveiller notre excitation.

A Cordoue, nous étions de véritables rois, le peuple nous acclamait et saluait notre espagnol courant. A Cordoue, nous étions surtout seuls – voilà notre seul fait d’arme. Des conditions royales pour déambuler dans les rues blanchies à la chaux de la cité andalouse, découvrir un patio au détour d’une placette ou bien se perdre dans le dédale des rues. Nous avons fait les trois et en voici la preuve.

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Le temps d’une nuit chez « Fernando El Guapo » et nous en prenions plein la vue dans la Mezquita. Une mosquée un brin défigurée par une cathédrale – Charles Quint a fait des siennes. 854 colonnes composent la mosquée. Elle en comptait plus de  1 000 avant que Charlie n’impose son style. Une certaine harmonie s’est néanmoins créée et le coup d’oeil vaut le détour, sorte de claque à l’infinie.

Le trajet Cordoue > Grenade nous réservait bien des surprises: des champs d’oliviers à perte de vue, histoire de nous encrer encore un peu plus en Andalousie. Magnifique. Grenade est mondialement connue pour son Alhambra, fleuron de l’architecture arabe, que nous avons d’abord snobé en faveur des quartiers surmontant la ville et racontant une histoire particulière et plein de charmes. L’Albaicin (les misérables) à lui seul nous en dit long sur la fin de la période mauresque et la Reconquista, les musulmans pauvres s’y réfugiaient alors avec l’espoir de jours nouveaux. Un quartier fait de pierres blanches et idéal pour admirer au loin l’Alhambra. Une beauté qui devait donner du courage aux misérables et que nous visitions quelques heures plus tard dans des conditions quasi royales.

L’été, les touristes s’y pressent et s’y compressent. Un nombre de visiteurs limité à 7 000 par jour. Nous, nous étions quasi seuls pour déambuler dans les palais nasrides et contempler la beauté d’une architecture à caractère de casse-tête chinois pour les mathématiciens les plus acharnés. Quasi seuls, oui – bien que ça ne soit jamais assez pour Elle. Nos mots comme nos images trahiraient la beauté des lieux. Les images ont néanmoins le mérite de ne pas la salir.

En 2 jours seulement, nous en avions déjà vu tellement. Comment la suite du voyage pouvait-elle encore nous surprendre?

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#14 – « Off » andalou

Un blog mobile, ça aurait été top quand même. Imaginez, chaque soir, une photo sélectionnée avec soin et diffusée ici-même accompagnée de quelques mots. Sobre et simple. Quoi qu’un peu compliqué à mettre en place. Ne changeons pas une équipe qui gagne, alors donnons-nous rendez-vous pour les fêtes pour un récit complet de ce off andalou. 

En exclusivité, la carte de notre road trip. C’est top : Cordoue > Grenade > Séville > Evora > Lisbonne > Porto. Oui, j’ai menti, le off n’est pas qu’Andalou, nous allons aussi faire des sons en « chh ».

Carte

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#13 – Vous serez déçus

Notre weekend a commencé mardi dernier et il s’achève en quelque sorte avec le départ d’Axelle*, la dernière (mais pas des moindres) hôte de notre séjour à Madrid. Vous serez déçus, car ici, je ne vais relater aucun fait, strictement aucun – je ne vais parler que d’impressions et de sentiments en cet instant de légèreté, au creux de la vague. Enfin, ne sortez pas les mouchoirs pour autant, je suis un homme fort et insensible, bordel (et grossier, qui plus est, la faute à mon éducation, je vous rappelle que « bac STG » figure sur mon CV). Bref, que des sentiments et aucun fait.

Fait numéro 1 (Je vous l’avais dit, vous serez déçus). Il s’avère que ce weekend (comprendre « cette semaine »), c’était la fête. Non pas seulement pour Bruno (qui ne lit pas ce blog), mais aussi pour l’Espagne (bientôt renommée Vodafone Espagne, l’éthique étant rongée progressivement par une dette insatiable, si si). Donc, la fête. Et pour cause, le 6 décembre 1978, les détenteurs des maroquins de l’époque signaient ce qui allait devenir le symbole de liberté du peuple espagnol, à savoir la constitution. Cette constitution n’a pas seulement mis fin à des années d’atrocités (je vais rester vague pour éviter de souligner mon ignorance à ce sujet, STG, je vous le rappelle), elle a également pourri mon weekend**, littéralement, car ce weekend, c’était la fête. La fête à droite, la fête à gauche, la fête en face et la fête derrière. Bref, partout. Et 4 millions d’espagnols dans les rues, ça fait beaucoup. Autant vous dire que je suis apte à jouer dans le prochain Matrix.

Fait numéro 2 (Je vous l’avais dit, blablabla…). Notre bien aimée Axelle*** nous a rendu visite. L’occasion de lui faire faire « LE TOUR » du siècle. Un tour incroyable composé de: tapas, mojitos, pizzas, parc du Retiro, parc Campo del Moro, du musée Sorolla (qui fera l’objet d’un post ultérieur) et d’UNE SEULE photo.

Fait numéro 3. La joie. La confirmation (une autre me direz-vous?). Celle-ci n’est pas religieuse (bien qu’il fallait avoir la foi), mais plus pragmatique: nous disposons désormais d’un appartement pour notre retour à Paris. Cool.

Fait numéro 4. Je ne sais pas si il y a eu un feu d’artifices le lendemain du 6 décembre 1978 (soit le 7 décembre de la même année), mais ce soir, il y en a eu un. Pouvoir l’observer de notre fenêtre constitue pour moi un argument essentiel à destination de nos futurs remplaçants. Le luxe. Ah oui, la pauvre photo prise à ce moment là.

Fiche de lecture à destination d’Axelle:
* Aiguiser sa curiosité
** Provoquer une idée de commentaire : « Pourri ce weekend? Sympa pour moi… »
*** Insister sur sa présence, le piège se referme: elle laisse un commentaire.

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#12 – Cuenca, Valence et Saragosse: des bus et des trains

4 jours et 3 régions traversées. Pas de voiture cette fois-ci, nous avons voyagé éthique, responsable et écolo.

Ah Cuenca ! Voilà 2 mois que je rêvais, vivais, respirais, mangeais et pensais Cuenca. Une véritable obsession, je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Encore une ville perchée là haut dans les collines : selon le point de vue, « ça grimpe et ça grimpe » ou « ça descend et ça descend ». Autant vous dire qu’on a fait les deux, montée et descente. Ceci dit, on a commencé par la montée. Intéressant, n’est-ce pas ?

Cuenca, c’est la deuxième ville à absolument voir après Tolède en Castille La Manche – sur les terres de Don Quichote. A vérifier, mais je ne crois pas que Cuenca fasse l’objet d’un des décors du roman de Cervantès pour des raisons à la fois techniques et pratiques : 1) ça grimpe, beaucoup trop pour les kilos d’un Sancho Panza  2) nous n’avons pas vu de moulin. Voilà.

Cuenca est principalement connue pour ses « Casas Colgadas » et franchement, ça vaut le détour. Des maisons suicidaires, retenues par la falaise. Leur rôle était évidemment défensif, elles accueillent aujourd’hui un musée (que nous n’avons pas visité… bouuuhh ! jetez-nous dans la fausse aux lions).

Il faut traverser un pont afin de vraiment profiter de l’atypisme de la ville. Un pont flippant construit par notre Gustave Eifel national. Cocorico. Enfin, « Cocorico »… tout ça ne nous donne pas des ailes, alors traverser ce pont relève de la pure folie. Pour vous lecteurs, nous avons pris ce risque – c’était notre devoir.

Bon ok, on a peut-être pas visité le musée, mais on a quand même vu une cathédrale, pas mal non?

Au revoir Cuenca.

1 heure de train « VIP » plus tard, Valence nous accueillait à bras ouverts.

Valence, sorte de ville rebelle dans la province du même nom (humilité à la parisienne). A Valence, les chats tiennent la ville et les chiens revêtent des écharpes. Chouette.

Valence n’aura pas été l’étape culturelle de ce « road trip », avouons-le. Notre routard ne traitant pas de la région, nous étions complètement perdus. Alors on a fait du vélo et on a mangé au « Mercado Central » (qui a d’ailleurs détrôné le Mercado San Miguel (souvenez-vous, nous en parlions ici) de Madrid dans notre « top 2 des marchés espagnols »).

Belle idée que la location de vélo, cela nous a permis de visiter des coins que nos pieds n’auraient que difficilement ralliés. A commencer par la cité des Sciences. Là bas c’est un peu un mini Dubai espagnol consacré à la science et aux poissons, bâti (lui aussi) avec de l’argent corrompu (d’après le loueur de vélo). Argent sale ou pas, les amateurs d’urbanisme que nous sommes apprécient le détour.

Et puis la mer. Une zone entièrement contrôlée par les chats.

Tout comme ici, dans le centre ville de Valence. Nous avons pris ces photos à nos risques et périls (une fois encore).

Au revoir Valence.

4 heures de bus plus tard, Saragosse nous accueillait à bras ouverts. (Impression de déjà vue ? Ceci n’est pas une impression).

700 000 âmes peuplent Saragosse. Je comprends cet attroupement : ici, un vent glacial s’abat sur la ville alors plus on est de fous, plus on a chaud.

La ville compte quelques merveilles : la Basilique du pilier et la Seo, une très belle cathédrale comparable à celle de Tolède (dont vous ne verrez que l’architecture extérieure, les photos étant interdites à l’intérieur, et c’est bien dommage car l’extérieur de la cathédrale n’est clairement pas à la hauteur de son intérieur).

Ah la Basilique, quelle histoire : une architecture renversante et une origine littéralement incroyable. Pour l’architecture, c’est plus bas. Pour l’histoire, c’est ici. La basilique fut construite suite à l’apparition de la vierge sur un pilier. Selon les sources, la vierge aurait transporté elle-même le pilier. Chapeau. Personnellement, je crois plus au Père-noël. Qu’importe, la foi laisse souvent derrière elle de bien belles choses.

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas grimpé en haut d’un clocher. Et ne boudons pas notre plaisir, cette fois-ci il y avait un ascenseur.

1h30 plus tard, nous retrouvons Madrid que nous avions quitté enneigée. Fin du voyage. Nous sommes des loques. Voyager écolo, c’est fatigant.

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#11 – Salut, c’est nous!

Pas* très prolixes ces derniers temps – et pour cause – il s’en est passé des choses. Plein de choses, peut-être trop: ils sont venus nous voir et nous sommes partis; il y a eu des cours, des éboueurs en grève et puis un peu de flemme aussi. Mais rattrapons-nous. Condensé de quelques jours ici et là.

Ça commence par ici. Ils sont venus nous voir, les copains. Sans les nommer: « Elle » est petite, « Il » porte des lunettes et un autre « Il » est courbé. Un top weekend fait de tapas, de parcs et de commissariat. Quelle aventure. Les photos ne sont pas de nous, elles sont d’eux. Et pourtant, nous en avions pris de si belles – bref, n’en parlons plus.

Et puis la guerre « Plaza del Sol », du feu, des cris et des odeurs. Ici, je n’ai plus envie de rire. J’ai le cul entre deux chaises, comme on dit chez moi. Les faits? D’un côte, la prise en otage de bons citoyens. De l’autre, la révolte de bons citoyens. La crise, j’en parlais certes avec humour ici mais nous ne l’avons jamais vraiment abordée. Peut-être étions nous enlisés dans notre quotidien parisien: le métro prenant parfois des airs de tiers monde à République, des sollicitations monétaires régulières et un journalisme en manque d’inspiration? Je ne sais pas, je ne sais plus. Le fait est que nous n’en avons jamais vraiment parlé ici. Et bien, la crise nous a rattrapée pendant quelques jours: que faire d’autre que la grève quand vous voyez votre salaire menacé de passer de 1000€ à 600€/mois? En voilà le résultat.

La crise a aussi un autre visage. Elle est partout dans la rue et vend des lunettes, des sacs et du Gucci, si si.

Entre temps, on a eu un peu de cours. Je vous entends déjà, vous lecteurs aigris** : « Et bien, ces jeunes, ils savent ménager leurs efforts » ; ou bien, de façon plus directe : « Quelle bande de branleurs ». Mais nous, nous on va se battre et on va vous prouver le contraire.

Et ça finit par là. On a fait un tour à Düsseldorf, c’était: sportif, familial, religieux et culinaire. Top quoi.

(*) : Quelle classe, commencer un article par une faute, ça donne envie de lire le reste – ça oui!
(**) : Deuxième erreur: s’en prendre au lecteur, pas top***
(***) : Je remarque avec horreur que j’ai utilisé 3 fois le mot « top »****
(****) : 4 fois maintenant, ça ne finira donc jamais.

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#10 – El Escorial

El Escorial (L’Escurial, en Français) est une destination culturelle incontournable pour tout habitant de la capitale espagnole. Nous ne pouvions donc pas nous y soustraire, ni omettre de vous faire partager le voyage.

Vous nous pardonnerez le peu de photos personnelles; nous sommes sages et avons respecté les panneaux d’interdiction judicieusement placés tous les 20 mètres (à vue d’oeil) à l’intérieur de l’immense bâtiment.

Le site royal a été commandé par le roi Philippe II au XVIe siècle pour commémorer une victoire sur la France. Pas grave, on n’est pas rancuniers. Il se compose d’un palais royal, d’un monastère et d’un musée (ou d’une « pinacothèque », comme nous le dit l’audio-guide). La construction n’a pris que 20 ans, ce qui apparaît comme une prouesse lorsque l’on considère la taille immense du bâtiment… Presque tous les rois et reines d’Espagne depuis Charles Quint reposent dans les magnifiques tombeaux de la nécropole de l’Escurial, y compris les parents du roi actuel.

Voici les éléments qui nous ont marqués au cours de la visite et que nous voulons vous faire partager :

– L’imposant bâtiment

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– La salle des batailles. Sur tous ses murs longs de 50m sont peintes les principales batailles de la Reconquista et le siège de Saint-Quentin, l’effet est très impressionnant.

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– Le martyr de Saint Laurent du Titien. Saint Laurent est le saint patron du lieu (coucou Maman !)

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– Le panthéon des rois, tout en marbre et doré par endroits, témoin de toute la modestie royale

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– Les magnifiques portes de bois sculptées en forme d’arc de triomphe qui ferment les appartements de Philippe II, chef d’oeuvre de menuiserie. (Etrangement, aucune photo n’est facilement disponible sur Internet)

– Le méridien solaire intérieur, qui indique l’heure grâce à une ouverture dans le mur laissant passer la lumière.

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Si l’histoire du monument vous intéresse, voici un lien vers un article plus complet ici.

¡Hasta luego!

#9 – Un weekend à Salamanque

2h30 de train nous relient à Salamanque, la Rome de la Castille y Léon. Nous y avons passé le weekend. Le « Nous » ici s’est enrichi – un weekend familial, un concentré de tricolores aux accents de currywurst sur des terres salmantines. C’est de ses reflets roux, de son centre piétonnier et de ses édifices historiques dont je vais vous parler. Et puis y’aura des bulles d’images pour les fidèles, et des carrés aussi pour l’équilibre.

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Au risque de passer un instant pour Sébastien Folin, je tiens à dire que cette journée commençait par un ciel bleu et que ça, c’est cool – à Madrid, il pleut depuis près d’une semaine et nous, nous on aime pas ça. Alors que cette journée s’annonce solaire et dansante, nos pieds apprivoisent Salamanque et nous mènent progressivement vers la Plaza Mayor, l’une des plus belles places d’Espagne. Difficile néanmoins de le confirmer, un « Mercado del libro » ayant pris ses quartiers sur ladite place je ne pourrais vous raconter que, caché derrière l’une de ses arches, la perspective est magnifique ou encore que ses longs pavés soulignent sa taille majestueuse. Non rien de tout ça. Mais je peux vous montrer des photos, en bulles ici.

Et on a vu Franco griffé d’un « Puta » poétique. En carré, cette fois-ci.

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Salamanque est avant tout réputée pour son université datant de 1218, la plus vieille d’Espagne. Un bâtiment simplement magnifique, chargé mais pas trop. Son style plateresque (début Renaissance) est bluffant, nos yeux ne savent pas trop où se poser et cherchent, avec difficulté pour certains et facilité pour d’autres, la grenouille perchée en haut d’une tête de mort censée porter chance aux étudiants aux yeux de lynx avant leurs examens. Drôle de visite que celle-ci: partir en weekend pour visiter une université quand on prête à peine attention à celle que l’on occupe la semaine durant… Mais là, c’est pas pareil – c’est vieux, les bancs sont durs, c’est beau et y’a une impressionnante bibliothèque – à la Harry Potter quoi.

Nos jambes encore fraîches se dirigent vers la cathédrale ou plutôt les cathédrales – à l’image de la vie, une jeune et une vieille. Mon coup de cœur de ce séjour. Peut-être la première fois que je ressens un tel plaisir à me balader de chapelle en chapelle. Ici, les murs parfois colorés nous racontent une histoire. La quasi totalité du site était accessible – rien ou presque ne nous était fermés. Alors on en profite, on grimpe et on est perdus: un coup dans la vieille cathédrale puis un coup dans la nouvelle, un coup dans la vieille, un coup dans la nouvelle – comme un triolisme aux sonorités divines. La grimpette vaut réellement le coup, la décrire serait la trahir alors voici plutôt quelques clichés. En diaporama, cette fois-ci.

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Et un pont romain – un autre – sans grand intérêt. Il a néanmoins le mérite de nous permettre de traverser le Tormes et de nous offrir un point de vue intéressant sur la ville, de jour comme de nuit.

Plein d’autres choses, plein d’autres moments…. La Casa de las Conchas, la Casa de las Duenas, le couvent St Esteban – diaporama et sous-titres à l’appui.

Un beau weekend. Un nouveau coup de cœur. De la bouffe, de la bouffe et de la bouffe. Du soleil et des petits fonds. Les yeux sont souvent plus justes que les mots mais parfois, je louche – alors « Merci ».

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#8 – Aller-retour d’instants parfois pluvieux

Direction l’Estrémadure, aussi méconnue que belle, nous l’avons traversée et visitée. Ses sens-uniques sont vides, ses paysages sont réguliers et ses villes ont du caractère. L’écriture a ses limites. Nous avons nos limites. Collage d’instants et extraits choisis de 3 jours en Estrémadure.

Jour 1: Madrid-Merida, Fiat 500, 11 litres au cent.

Compliqué de quitter la capitale. Les routes se croisent et se décroisent, et moi, moi je suis bête. Alors on prend sur soi, on transpire, on glisse et on l’écoute, elle et ses râles. Devant nous, les longues routes se dessinent enfin. A portée de mains, la promesse de beaux moments. Laisser-aller, embrayage et pied sur la pédale, direction Mérida, à 344km au sud-ouest de Madrid, on va tutoyer les portugais.

Mérida, c’est un peu la Nîmes de l’Estrémadure. Y’a des ruines et du romain. Ville intéressante, on se plonge dans le passé et dans l’enfance aussi: oui, on rêve d’une visite enfantine, courir dans les ruines, épée à la main. Alors c’est ce qu’on fait, mais aujourd’hui, nos corps rouillés ont un peu peur, et puis il pleut. La mort du gladiateur attendra. Pour le moment, c’est visite du théâtre et de l’amphithéâtre, une visite entrecoupée de pluies éparses. 2 000 ans et toujours debout, le théâtre a gardé toute sa splendeur. On remarque néanmoins, ici et là, l’ajout de contreplaqué imitation « ruines romaines » – comment leur en vouloir? L’amphithéâtre, quant à lui, a bien vieilli. Pas de contreplaqué, mais une âme. On imagine les cris et le sang. L’enfant est servi, l’adulte aussi.

Et y’avait une crypte aussi. Tomber sur une crypte en refaisant son parquet est le rêve de tout homme, et moi le premier. C’est ce qui est arrivé aux maçons de l’Eglise Saint Eulalie. Une bien belle surprise façonnée par l’Histoire. On y trouve des tombes, des peintures et une baignoire, à l’ancienne. Au fond de la crypte, Eulalie, jeune fille de 12 ans faite sainte après avoir été torturée – c’est dur dur d’être chrétien. Je dois avouer m’être précipité dans la crypte sans prêter grande attention à l’exposition explicative présente à l’étage. Bien mal m’en a pris: dehors, il pleut des cordes. Mouillés, on a l’air cons – et mes cheveux, putain.

Le temps d’un répit, on file vers le musée de l’art Romain. Beau bâtiment, Nouvel à l’honneur. On y entre gratuitement, argument non négligeable: moi, je veux pouvoir m’payer une cana et des tapas ce soir. Priorisons, priorisons mon ami. J’ai les pieds mouillés, la visite sera courte. Sur la route de l’hôtel Acueducto de los Milagros, nous découvrons avec plaisir que le nom de l’hôtel a été choisi en conséquence. A quelques 500 mètres se dressent les restes d’un Aqueduc. A ses pieds, un parc. Il fera l’objet d’une balade semi-nocturne, le couché de soleil en trame de fond. Bonne nuit Mérida.

2013-10-19 20.02.07


Jour 2:
 Plus haut sur la carte, Caceres / Trujillo et napolitains

Aller à Caceres c’est se rendre dans la ville la plus visitée d’Estrémadure. Encore faut-il y arriver. La route Madrid-Mérida a été gourmande en carburant: vient le temps de faire le plein. C’est con, mais on a pas pensé à demander de quoi se nourrissait notre bien aimée Fiat 500, la petite blanche. Les cons. C’était sans compter sur ce sympathique garagiste. Bien plus que sympathique, commercial avant tout. Il a pensé à nous vendre ses napolitains et a tenté de nous refourguer son fromage « typiquement » espagnol. Passons notre tour.

Et puis on y est. Caceres, ville orange et petites rues. Une ville qui compte près de 100 000 habitants et dont le centre historique est complètement déserté, quasi mort. Seuls les touristes viennent, le temps d’un weekend, rendre de sa superbe et un peu de vie à Caceres la vieille. Ici, chaque pierre est Histoire. L’architecture nous parle des arabes, des juifs et de l’orphelin – habile jeu de cultures et mélange de codes. Étrange sensation que d’entendre depuis l’intérieur de L’Eglise, dont je ne me souviens plus le nom, des chants arabes, au loin. Nous grimpons l’escalier en queue de cochon pour admirer les toits chargés d’histoire. Pas le temps de flâner, la cloche tinte comme pour nous rappeler que la visite se poursuit – nos tympans tintent aussi et Marion tutoie les dieux, un instant.

Puis, petite balade dans les rues couleur ocre, et dans le quartier juif couleur blanche.

En un peu moins d’une heure, nous voilà rendus à Trujillo. Perchée en haut de son promontoire, elle domine la vallée. De là haut, elle nous offre un panoramique exceptionnel, mais ça, on ne le sait pas encore. L’heure est à la découverte de la ville renaissante et de ses restaurants, la ville historique attendra. Il est déjà 14 heures, autant vous dire que l’on a faim – toujours le même problème. On nous conseille ce très bon restaurant, à l’angle de la Plaza Mayor (Jolie placette nous laissant entrevoir au loin el Castillo). On s’y rend avec appétit et on est bien servis, très bien même. On y croise les grands et puis Chirac aussi.

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Repus, nous pouvons nous consacrer à l’essentiel: la vieille ville. Les châteaux, c’est ma passion – avec les parquets, bien entendu. Trujillo compte parmi ses beautés une belle forteresse arabe. L’essentiel n’est pas dans son enceinte, on en fait vite le tour. Il faut prendre de la hauteur pour l’apprécier: on se balade sur ses remparts avec plaisir, et on en prend plein la vue. On apprécie d’autant plus cette forteresse de l’extérieur, entourée de pâtures, de petites rues et de vieilles maisons fortifiées. On pourrait passer des heures à découvrir chaque recoin de cette vieille ville. On se met à rêver devant une pancarte « A Vendre » – et si, finalement, nous étions faits pour élever des brebis à Trujillo? Je tiendrais la ferme comme un homme et pour arrondir les fins de mois, elle accueillerait les visiteurs pour faire goûter ses plats, comme une femme.

Jour 3: Digestif sportif

L’Estrémadure s’est battue et elle a vaincu. Son parc, El Parque Nacional de Monfragüe, a été reconnu parc national en 2007. Je sais pas bien ce que ça représente, mais ça a l’air bien. Quoi qu’il en soit, il nous a offert une bien belle randonnée d’environ 2h30. L’occasion de découvrir un peu la faune et la flore espagnole, dont voici quelques clichés.

Terminons notre aventure par Garganta la Olla – appelée par les rigolos du coin « Garganta la Polla » (Google Image vous en dira plus que moi). Petit village et quotidien de 1 000 âmes. Plein de charme. Charles Quint y a fait construire une maison close pour ses coquins. De couleur, pour dénoter et rappeler que ce n’est pas un lieu respectable – chacun son point de vue. Dédale de petites rues, maisons atypiques, village tranquille. Si tranquille que nous avons presque l’impression de déranger le quotidien monotone des locaux. Quoi qu’il en soit, il est agréable de s’y promener et de partir à la conquête des cascades qui tracent tranquillement leur ligne dans les panoramiques parfois vallonnés de l’Estrémadure. Garganta la Olla, le digestif idéal pour terminer ce beau voyage.

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